Carmel Christophe, 41 ans, passionné de cyclisme, tire la sonnette d’alarme sur une situation alarmante. Ancien responsable de club en région parisienne, il a rejoint l’ASM Cyclisme de Marigot il y a deux ans et souligne l’engagement du club dans un cadre familial.
Depuis quelque temps, le paysage du cyclisme à Saint-Martin se dégrade rapidement. Selon Christophe, les compétitions se font rarissimes et les clubs peinent à organiser des courses, souvent avec des moyens limités. Le comité cycliste, censé être moteur du développement, est presque absent du calendrier local.
« Il y a quelques années, avec moins de ressources, le comité parvenait à organiser deux compétitions par mois. En 2025, nous n’en avons que deux ou trois sur toute l’année. C’est tout simplement alarmant », avertit-il. L’absence de régularité dans les compétitions compromet la motivation et l’engagement des jeunes, pourtant essentiels au développement du sport.
Christophe critique également le choix du comité de concentrer ses efforts sur un événement annuel. « Ce grand rendez-vous attire des coureurs extérieurs, mais nos jeunes locaux en bénéficient peu. » Il déplore l’absence d’un calendrier saisonnier structuré, affirmant que la régularité est la clé pour bâtir un projet sportif durable.
Il met en lumière une incohérence dans la constitution des équipes pour les compétitions extérieures, « comment espérer former une équipe solide sans cadre de préparation tout au long de l’année ? » Un manque d’écoute entre le comité et les clubs entraîne une désaffection notable des jeunes.
Des parents et dirigeants se battent pour offrir aux enfants des opportunités de compétition, financent des déplacements en Guadeloupe, mais tous ne peuvent pas suivre. Cela mène à une démotivation croissante chez les jeunes, parfois même à des abandons. Christophe souligne l’importance d’un cadre structurant pour éviter d’éventuelles dérives.
Il appelle à l’exclusion de tout favoritisme et à l’établissement d’avantages équitables pour tous les acteurs du cyclisme. « Une véritable dynamique de groupe est essentielle pour le développement harmonieux du sport sur l’île », déclare-t-il.
Pour conclure, Carmel Christophe insiste sur la nécessité de rassembler tous les acteurs ; clubs, institutions, collectivités… pour redresser la situation. « Il est temps de retrouver un calendrier régulier et de donner aux jeunes l’envie de croire en ce sport, ici, chez eux ».
SMBN